« L’électro-fascisme n’a pas de frontière ! » : Histoire croisée du mouvement anti-nucléaire en France et en RFA, 1968-1981

Présentation à L’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po), dans le cadre du séminaire « Acteurs et mouvements sociaux », coordonné par Gerd-Rainer HORN, le 2 décembre 2019.

Dans les années 1970, l’opposition à l’énergie nucléaire était un mouvement transnational, présent dans plusieurs pays dans le monde. Mais, pour les acteurs mobilisés à la base, qu’est-ce que cela signifiait de participer à un tel mouvement transnational ? Comment les connections transfrontalières ont-elles modifié les protestations ? Cette présentation répond à ces questions en distinguant trois catégories d’engagement transnational accessibles aux militants de la base. « Penser de manière transnationale » impliquait d’extrapoler, de décontextualiser et de recontextualiser des informations limitées afin de penser la situation de chacun. « Agir de manière transnationale » permettait d’avoir accès à des espaces transnationaux. Cela requérait plus de mobilité mais permettait de défier voire de déconstruire les pouvoirs étatiques. « Être transnational » modifiait les identités politiques et personnelles ainsi que les trajectoires de vie des militants de base. Ces exemples de capacité d’agir (agency) à l’échelle transnationale montrent comment des militants de la base, y compris ceux qui n’avaient pas de ressources financières ou institutionnelles, ont participé à des processus transnationaux qui ont à la fois enrichi et complexifié les protestations.

 

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